Les charmes de la décomposition.

Automne, saison abhorrée ! On ne cesse de vanter l'été indien, les couleurs qui ne cessent de varier, de s'intensifier, leurs valeurs de jouer d'invention. Il y a du vrai dans tout cela, et chacun, à son tour, tombe sous ce charme délétère. Au risque de se répéter, il convient de rappeler que tout cela n'est que l'artifice naturel - oxymore apparent, seulement apparent - d'une grande tromperie. L'automne est la saison des fruits qui déploient leurs sucres parce qu'ils pourissent. Telle la pourriture noble des vins liquoreux qui accompagne si bien les foies monstrueux de palmipèdes de basse-cour. Méfiance extrême, par conséquent, envers l'automne. Elle est souvenir plus que projet (on y prépare malgré tout l'année suivante). Revanche des pigments que le vert avait soumis à sa tyrranie lorsque la lumière suffisait. Victoire à la Pyrrhus, pusqu'elle annonce la chute prochaine issue de l'abandon, par l'arbre, de ses feuilles désormais inutiles. Chacun pour soi, et le plus fort l'emporte !