L'incertain des possibles
L'incertain printanier me ravit. La végétation émerge, les eaux possèdent et suscitent, les arbres se dédoublent, le ciel est une eau et l'eau un ciel. Moment pendant lequel des êtres pourraient surgir de l'onde, appeler le promeneur qui accepterait d'écouter, se laisserait séduire, se pencherait, croirait reconnaître des silhouettes familières mais disparues, se joindrait à elles par immersion. Un moment propice : accorder aux images la possibilité d'apparaître à leur gré. Tout est possible pour quelques jours, peut-être une ou deux semaines. Puis les arbres auront déployé leurs feuilles, les eaux se seront retirées, les rêveries avec elles. Ces lieux, janvier ou mars, appellent des émotions proches, soeurs, mais aux registres différents. Le nocturne est oublié au profit de reflets que le soleil étale.