...Que l'on n'a pas su retenir.

Publié le par Impressions éphémères, le blog

IMG_0333.JPG

Apparaître ou disparaître. Il y a des lieux où cette alternative perd de sa force au profit de ce qui passe et se passe. Dans ce qu'il reste d'une abbaye désormais consacrée à la mise en espace d'oeuvres d'arts plastiques, un tableau présente une figure humaine dont on ne peut décider si elle va s'affirmant ou si elle perd de sa présence. Une marche maintient symboliquement le spectateur à bonne distance. Ce visage est-il féminin ou masculin ? De quoi son regard posé sur nous est-il fait ? De la tristesse de nous quitter, de voir ce monde s'éloigner et se perdre, d'imaginer les possibles heureux qui se dérobent. De l'incertitude concernant ce qui va être. Et soudain l'on peut se dire qu'il en va ainsi de tous ceux et de toutes celles que l'on croise. Plus encore à propos de celles auxquelles Brassens a voulu "dédier ce poème...".  Il y a une certaine mélancolie qui tient peut-être au cadre, mais surtout au propos qui libère le pointillisme de la représentation au profit du malaise de la présence qui affirme son absence, son retrait. Il y a cela dans ces passantes,

"... celles qu'on connaît à peine
Qu'un destin différent entraîne
Et qu'on ne retrouve jamais."

 

Tableau de Jean Faucheur.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
S
<br /> Un visage qui se délite, forcément ça parle de nous : de nous même et de nos souvenirs. Et puis du temps qui passe.<br /> ........Les lieux de culte qui se sont transformés en lieux culturels on en voit un peu partout maintenant. On pourrait là, en relation avec le lieu, voir une évocation du st suair condamné à<br /> disparaitre, et qui retourne à la poussière , comme toute chose. Une vanité donc.<br /> <br /> En tout cas, voilà un tableau riche d'interprétations.<br /> <br /> <br />
Répondre
I
<br /> <br /> J'ai aussi pensé au saint suaire, mais je me suis dit que c'est une telle mystification qu'il est un symptôme assez vain. Mais qui retourne à la poussière, comme tu le dis, cela prend alors tout<br /> son sens. Alors que l'Eglise cherche certainement à éviter toute dégradation de cet objet de culte digne d'une pensée magique.<br /> <br /> <br /> <br />