Prendre un chemin
Un chemin propose une destination. Ou plusieurs. Peut-être même une infinité... ou presque. Nous disposons des moyens de ne plus nous laisser surprendre, non seulement grâce aux cartes, mais aussi et surtout aux photos prises du ciel, et qui permettent d'un peu anticiper, c'est-à-dire d'évacuer la surprise et l'étonnement. On peut éviter cette précaution qui anesthésie la promenade en déjouant les désirs d'anticipation et de maîtrise qui nous animent. Se rendre en un endroit prévu (un rendez-vous, par exemple). S'arrêter soudain, à un signe que l'on s'était fixé (le refrain d'une chanson, la n-ième voiture bleue croisée, la première passante qui vous a regardé). Descendre (du vélo, de la moto, de la voiture) et prendre la x-ième rue ou route à... Et continuer. Le bonheur n'est pas à coup sûr au bout du chemin. Mais se laisser aller à accepter l'imprévu en donne un avant-goût.