Affirmer, comme les arbres.
Il y a bien des manières d'affirmer. L'une consiste à exprimer que l'on est, manifester qui l'on est, s'inscrire dans le monde tel que l'on est. L'espace que l'on habite en est modifié : il y a gagné une tonalité, quelques vibrations, qui ajoutent au concert général de la vie. Est-ce une harmonie ? De là où chacun se trouve, il ne peut le savoir. Aucun n'est spectateur : il participe à quelque chose qui le dépasse. Autant l'accepter. Non pour se transformer en moulin à tout-va-bien-tout-est-merveilleux. Pour chercher, à sa propre manière, à y introduire sa différence et ainsi montrer à ceux qui la perçoivent qu'il y a dans la différence une puissance d'affirmation de la vie en commun, et non un acide qui ronge. Ou plutôt : introduire sa différence consiste bien à faire apparaître l'affaiblissement qu'est le conformisme, en proposant une autre forme.
Affirmer : proposer.